Colette Tchoumbou, femme au grand cœur s’est laissé aller aux pulsions de son cœur lorsqu’elle découvrit que l’une de ses connaissances fit exciser sa fille ici à Berlin. Pour elle, cet acte à la limite criminelle venant d’une personne vivant sur le territoire allemand était incompréhensible, d’autant plus que l’excision est formellement interdite dans ce pays.
Partant de cette consternation, Colette a bien voulu comprendre les raisons de la méchanceté de cette dame envers sa progéniture, ce fut ainsi le début d’une très longue aventure…
Au cours de cette assemblée générale du mois de juin, Colette et Nora (stagiaire á Terres de femmes), vont justement nous relater cette aventure, question de nous faire prendre conscience de ce fléau et de nous exhorter à œuvrer grâce au sport à la sensibilisation de tous.
L’excision est l’ablation du clitoris seul, soit avec des petites lèvres, soit avec des grandes lèvres également, ne laissant à la place du sexe de la femme qu’un orifice ; ayant pour conséquence :
- La douleur au moment des faits et la mémoire de la douleur à cet endroit, entraînant le vaginisme, douleur dans la sexualité.
- La culpabilisation de sa maman de l’avoir trompé
- Le sentiment de ne pas être auprès de son mari une bonne femme
- Le manque d’avoir du plaisir sexuel et d’en donner à son partenaire
- ……
D’après leurs témoignages, certaines femmes disaient carrément qu’elles ne font pas l’amour mais subissent l’acte sexuel, qu’elles vivent dans la détresse et dans la souffrance au quotidien.
Afin de limiter la casse, Colette et ses acolytes de « Terres de Femmes » ont décidé de prendre le taureau par les cornes.
Non sans heurts, des campagnes de vulgarisation et d’informations tant en Europe qu’en Afrique seront organisées.
De nombreuses fois elles ont failli subir la vindicte populaire, elles ont même parfois été déclarées persona non grata dans certains cantons, mais par la force de leurs convictions elles ont continué le combat tout en changeant de stratégie d’approche.
Les autorités administratives, les élites du village, les chefs traditionnels et les chefs de famille, les responsables des écoles et collèges furent ceux sur qui elles se sont appuyées pour faire passer le message. Dans leurs cerveaux, ils durent déjà dissocier l’excision de la religion et comprendre qu’il n’était pas favorable à l’épanouissement de la femme bien qu’il fasse partie de la culture de certaines populations. Culturel parce que nombreuses femmes s’y sont adhérées parce que leurs parents ou parce que leurs tantes le leur a recommandé, ne pas le faire était synonyme de légèreté, ne pas le faire jetait l’opprobe sur la famille….
De même pour mener à bien leur lutte, Colette et ses amis ont dû trouver des moyens de substitutions auprès des dames qui pratiquaient l’excision, car pour ces dames, l’excision était aussi une source de revenus financières.
Pendant ce jeu de questions-réponses avec les membres du Vétéran Flambeau Club Berlin, Colette et sa collègue Nora se sont plutôt montrées souriantes et optimistes car à pas de fourmies, il y avait des avancées positives.
- Un directeur d’école ne militant pour la cause avait même été congédié pour cause de position abusive face aux adolescentes de son établissement.
- Des lois contre l’excision ont été adoptées et mises en pratique dans certains pays.
- Certaines femmes ont pu profiter des opérations réparatrices offertes par l’association « Terre de Femmes ». Malheureusement il reste encore beaucoup à faire….
- A côté de la répression, des campagnes d’informations sont régulières et mieux acceptées par la société nous disent-elles.
- Des groupes relais très actifs ont été formés sur place, ils ont pour rôle de continuer la campagne d’informations, de désamorcer certains problèmes liés à la femme, tels la déscolarisation précoce des filles, le mariage forcé etc…, ils sont en contact permanent avec l’équipe de Terre de Femmes
Autour d’un casse-croûte avec apéro offerte par les deux charmantes dames, le Vétéran Flambeau Club Berlin a promis d’utiliser son aura ainsi que la chose sportive pour plus de sensibilisation, afin que ce fléau soit à jamais éradiqué.
Depuis lors, Colette a effectué plusieurs voyages en Afrique, a participé à plusieurs conférences et continue son combat.
Bon vent et beaucoup de réussites Colette….
Pour en savoir plus sur le combat mené par Colette et Nora à « Terre de Femmes » nous invitons à cliquer sur ce lien www.frauenrechte.de